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Visage souriant, heureux, image d'un bonheur tranquille...
Grâce altière ostensiblement affichée, décontraction érigée quasiment en provocation, "quoiqu'il puisse m'arriver, je suis heureuse et je le montre !..."
Telle est la pensée que (très) librement je prête à cette déesse de marbre...
Ainsi va le monde, un monde tout d'apparence, tout dans le paraître, un monde où mieux vaut s'afficher enjoué, serein et confiant toujours, dans le doute jamais, un monde dans lequel, quoiqu'il s'y passe, quoi qu'il advienne, on se croit devoir jouer le beau rôle, faire l'heureux, faire des envieux, pas de place sur scène pour un rôle de malheureux, qu'il ne gâche pas notre plaisir, qu'ailleurs il aille se faire voir !...
Divine comédie ?
Non, comédie humaine, tout simplement, car derrière ce masque du bonheur-illusion, bien souvent se cache l'inquiétude, la peur, la tristesse, car ce monde ne va pas bien, on le voit bien, on le sait bien, car on voudrait ne pas voir la pauvreté, la misère, la détresse gagner du terrain, partout, on voudrait croire que tout ça n'existe pas, et l'on croit, naïvement, que notre masque va nous préserver de tout celà !
Comédie humaine, car derrière le masque, la peine est réelle et profonde est la douleur...
Crise à tout-va, à tous vents, la crise a bon dos, elle explique tout, les milliards pour les uns, les plans d'austérité pour les autres, dans la tempête qui se prépare, la solidarité prend l'eau, il ne fait pas bon être pauvre, c'est bien connu, et pauvre et malade encore moins, mais après tout, il se dit ou susurre dans certains milieux (qui se pensent) autorisés, que si les pauvres sont pauvres, c'est qu'ils l'ont mérité...
Un jour, on découvrira forcément que tout ça
"c'était menti..." comme l'exprime si bien le titre de cette jolie chanson d'Alain Souchon
Cette sculpture est l'oeuvre d'Ernest Christophe
Pour tout savoir ou presque sur cet artiste "statuaire" et cette oeuvre, voir entre autres
Cette belle oeuvre est exposée au Musée d'Orsay (nombreux articles dans ce blog sur ce superbe musée)
Récemment dans ces pages,
Parlons encore de cette journée du 17 octobre du refus de la misère
et dans ce même musée, une grande oeuvre :
Camille Claudel, l'implorante dans son oeuvre "l'âge mûr"
D'autres masques ?
Toujours à Paris, dans un autre musée intéressant Masques au Musée du Quai Branly à Paris
et ailleurs, loin, à l'ouest... Masques en Amazonie
à l'est Masques du Yunnan
Photo datant du 8 janvier 2009
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Puisque les muses du Musée d'Orsay ont su réveiller ce blog endormi, laissons les poursuivre leur oeuvre avant qu'il ne retombe dans une douce léthargie... ainsi par la grâce de Camille Claudel et de son oeuvre exposée ici dans ce superbe musée, "l'âge mûr"...
Dans ce groupe en bronze exposé au Musée d'Orsay, Camille Claudel transpose toute la souffrance que difficilement elle endure suite à sa rupture avec son vénéré maître Rodin et auguste amant qu'elle représente ici en homme mûr tiraillé entre une ancienne maîtresse qui cherche à l'emporter et la jeunesse qu'elle incarne elle-même dans cette figure éplorée, "l'implorante" selon ses propres termes, qui tend les bras dans un mélange d'espoir et de résignation vers la main de celui en qui elle voua un amour inconditionnel...
On ne peut rester insensible à l'intensité dramatique qui se dégage de ce visage dans lequel on pressent déjà que la passion amoureuse décue de Camille, élève égérie du maître, artiste-maîtresse désormais vaincue, commuera bientôt en folie...
On peut la retrouver et c'est justice, au Musée Rodin à Paris (superbe musée aussi) ainsi que dans ces pages:
Camille CLAUDEL par Auguste RODIN
Dans cet article, un beau portrait de l'artiste visible sur le net
(ainsi que des photos du célèbre "penseur" en grand format)
Un descriptif de cette oeuvre
est visible i c i sur le site du musée d'Orsay.
Les photos de "l'âge mûr" ont été réalisées au Musée d'Orsay le 19 avril 2006
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